Sous la Coupole (22/5), suite

J'observais Alain Finkielkraut (photo), élu au fauteuil 21 de l'Académie française le 10 avril dernier, pendant la réponse de Frédéric  Vitoux à Michael Edwards, et je le vis se délecter comme moi à l' évocation de "la tartufferie humanitaire". La séance levée, je l'interpellai :
— Si je vous trouve en costume sombre et non en habit vert, c'est que vous êtes déjà élu mais pas encore reçu ?
— En effet…
Je lui rappelai notre précédente (et unique) rencontre (hors du 30 juin 1949, où nous sommes nés l'un et l'autre), à la librairie serbe "L'Age d'Homme", où je travaillais, quinze ans plus tôt. Nous étions surpris de sa visite, un peu agacés du sourire narquois qu'il semblait arborer…
— Ah, me répondit-il, c'est que j'étais pro-croate et que j'avais peur !
Ne savait-il donc pas que nous autres Serbes et serbophiles, nous mangions exclusivement les petits enfants, et encore : dans les bras de leurs mères ? P. Gofman