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mercredi 16 novembre 2016

Benoist nous prédit le passé

Poutine et Trump résolus à collaborer.
20/11 : André M. Chanclu (Arras) exprime son amertume, pour l’absence du penseur russe Douguine, au colloque parisien du 19 nov.

Je ressens toujours un peu d'amertume au fond de moi quand je m'aperçois qu'on nous prend parfois pour des dindons surtout ; quand ça vient de nos rangs. Hier, l'équipe entourant Alain de Benoist (A2B pour les intimes) organisait à Paris, à l'occasion de la sortie du bimestriel "Eléments", une conférence autour du penseur eurasiste russe Alexandre Douguine. Cette "affiche" on le sait, fait bouger toujours un peu de monde, alors près de cinq cents personnes se sont déplacées à cet effet, dont votre serviteur. Des quatre coins de l'Hexagone, et après plusieurs heures de transport pour certains, nous nous pressions pour écouter celui qui représente, à nos yeux, une des voix audibles dans le brouhaha actuel. Dès notre arrivée on murmure dans les rangs. IL ne sera pas là, Il n'a pas pu franchir le nouveau rideau de fer installé autour de cet espace Schengen, pourtant fait pour qu'il soit une passoire.  Cette nouvelle ne me surprit qu'à moitié : je sais que depuis 2015, le théoricien de l'eurasisme est persona non grata sur les terres atlanto- européennes, mais en voyant l'invitation je pensais que par un intelligent subterfuge il aurait contourné le diktat.  Alors, qu'allaient nous proposer les organisateurs, une sorte de spectacle "new wave" avec un Douguine en hologramme à la manière de Mickaël Jackson chantant avec Dave et Claude François ? Ou mieux une visioconférence interactive avec l'ensemble de l'assistance, ce qui est parfaitement et simplement réalisable (nous l'avons fait dans le cadre de conférences de presse avec le Donbass) ? Niet de tout ça, nous avons eu droit en compensation à un enregistrement du style Youtube que tout un chacun aurait pu consulter le derrière dans son fauteuil, le chat sur les genoux, en s'abstenant, outre le voyage, de verser au passage son obole (8 euros pour les sans-dents et 20 pour les "entrées de soutien" qui vous donnaient droit au dernier numéro d' "Eléments"... mais pas de vodka). En préambule à ce discours qui ne rentrera pas dans l'Histoire (en plus), nous avons eu droit à l'intervention d'un écrivain poète, Zakhar Prilepine, un des "enragés de la jeune littérature russe" qui, un chapelet à la main nous a dit froidement que le passé stalinien de la Russie pouvait être considéré comme une bonne chose. Cette nouvelle vague qui "écharpe" Poutine, issue des rangs du Parti national-bolchévique que l'équipe d'A2B essaie vainement de faire renaître des ses cendres, me semble être du plus mauvais goût au moment même où il faut resserrer les rangs autour du maître du Kremlin, même si la qualité de cet écrivain n'est pas remise en question, ni son engagement militant aux côtés des combattants du Donbass, là n'est pas le sujet. Au cours de cette conférence dont la majorité des spectateurs était composée de pro-russes fiers de l'être, on a surtout entendu prononcer le nom de Trump à toutes les sauces. Les envolées lyriques d'Alexandre Douguine me rappelait furieusement quelques années en arrière celles dont j'ai été témoin (et déjà dubitatif), émanant de son entourage direct lorsque ce fut Obama qui arrivait au pouvoir portant de multiples espoirs de la part de certains Russes croyant qu'avec cette alternance, on allait pouvoir croire après la sombre période Bush en une nouvelle politique américaine plus proche de la Russie (d'ailleurs souvenez-vous de l'affaire du bouton "rouge" restart mise en scène par Hillary Clinton soi-même, tout le monde y croyait en Russie). En conclusion d'ailleurs, Alain de Benoist a été plus en phase avec ma vision personnelle de tout ceci, qui consiste à demeurer extrêmement circonspect à l'égard de ce nouveau président des Etats-Unis. Comme disent les Anglais : "wait and see" n'est-ce pas ? Oui beaucoup d'amertume flottait au sein de cette assemblée sympathique, les organisateurs responsables se sont excusés du bout des lèvres, dommage que la bonne éducation fiche le camp, là aussi.

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