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dimanche 2 septembre 2012

La femme Spencer périt il y a 15 ans

Je ne l'aimais guère…
Voici ce que j'en écris dans le "Dictionnaire des Emmerdeuses" (mai 2012, Grancher éd.) :


Diana Spencer
princesse de Galles

 En dépit de l’usage, toujours plus fréquent, pour les royautés essoufflées, d’épouser des roturières, Lady Diana Spencer est née (en 1961) dans une excellente famille. Plus qu’excellente : son père était le 8e comte Spencer, allié aux familles royales britanniques depuis plus de cinq cents ans, sa mère était fille du 4e baron Fermoy.

Ses parents n’en ont pas moins divorcé quand elle avait sept ans. Sa mère avait une liaison extra-conjugale, et son père a obtenu la garde des enfants.
Les études de la jeune aristocrate n’ont pas révélé une cervelle d’élite. Bien que confiée à des institutions pour privilégiés, en Angleterre et en Suisse, et certainement pas notée avec trop de sévérité, elle échoue deux fois à ses “O-levels” (brevet des collèges) ! Du moins pianote-t-elle gentiment, et rêve-t-elle en vain (trop grande) d’être ballerine.
Pour son 18e anniversaire, la pauvre chérie reçoit… un grand appartement à Earls Court, quartier très central de Londres. Mais… “ Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ?” Elle prend des cours de cuisine. Nouvel échec ! Après divers jobs ancillaires, la voici employée dans une crèche (garderie pour nourrissons), mais seulement comme assistante. Franchement, on a l’impression que le mariage était pour elle une urgence absolue, et qu’elle aurait peut-être dû s’y comporter avec un peu plus d’humilité… Sans parler d’introduire son long nez dans la politique de l’empire Britannique !
Charles, prince de Galles, connaissait Diane depuis des années, pour avoir courtisé sa sœur aînée, Sarah. Pressé de se marier, à 30 ans passés, il se déclare le 6 février 1981. C’est officiel le 24. Une bague à 30 000  £ atterrit au doigt de la jeune personne. Elle devient à 20 ans princesse de Galles, le 29 juillet 1981, en la cathédrale Saint-Paul. 750 millions de témoins pour ce « mariage de conte de fées ». Détail qui deviendra intéressant avec le temps et les événements : Diana élude la promesse traditionnelle d’obéissance à son mari, au cours de la cérémonie.

21 juin 1982 : elle enfante le prince William.
15 septembre 1984 : elle met au monde le prince Henry, dit “Harry”.
Elle est réputée bonne mère. Elle remplit également ses devoirs de princesse de Galles, patronant moult charités, écoles et hôpitaux. Mais bientôt surgissent les problèmes conjugaux. Dès 1986 c’est l’adultère avec le palefrenier James Hewitt ; un ivrogne qui serait arrêté en juillet 2004 avec 36 grammes de cocaïne sur lui. De son côté Charles renoue avec une femme mariée, Camilla Parker-Bowles.
En août 1992 la brouille devient publique, par un livre : “Diana: Her True Story”, d’Andrew Morton, vraisemblablement inspiré par la princesse. Les scandales se succèdent ensuite en cascade, d’enregistrement téléphonique crapoteux en interview geignarde.
En décembre 1992, il revient au Premier ministre britannique d’annoncer la « séparation amiable » du couple de Galles. Un an après, Diana proclame se retirer de la vie publique ! Plaisant programme, pour la femme la plus photographiée du monde. A la BBC le 20 novembre 1995, elle déclare être rescapée d’un ménage à trois (avec Camilla Parker-Bowles), conteste les capacités de Charles à régner, et se couronne elle-même « Reine des Cœurs du Peuple ». Peu après, elle accuse une baby-sitter de ses fils d’avoir avorté d’un enfant de Charles. Ecœuré, son propre secrétaire démissionne.
A la suite de ce déballage, la reine Elizabeth II, chef de l’Église d’Angleterre, suggère elle-même, publiquement, le 20 décembre 1995, un divorce d’urgence. La chose est finalisée le 28 août 1996, après huit mois d’âpres négociations. La “Reine de Cœur” encaisse dix-sept millions de livres sterling (1) ; conserve l’appartement conjugal au palais de Kensington ; et s’engage à tenir sa langue. En privé, elle aurait fait entendre au prince consort Philip qu’elle était plus noble que lui.
“The Gay Divorcee” s’empresse de mener une vie joyeuse et colorée. Auprès du Pakistanais Hasnat Khan, puis de l’Egyptien Dodi Al-Fayed, à partir de juin 1997. Elle aurait elle-même tuyauté la presse de caniveau pour être photographiée dans des postures hardies sur le yacht de son quantième fiancé.
Deux mois plus tard, c’est le crash mortel de sa Mercedes dans le tunnel parisien de l’Alma. Les enquêtes française et britannique concluent à la responsabilité de son chauffeur ivre. Pour Mohamed, père de son fiancé mort aussi dans l’accident, c’est une exécution du service secret britannique MI6, pour “effacer” une créature grosse d’un musulman, qui allait nantir un prochain roi d’Angleterre d’un demi-frère arabe !
La populace qui idolâtrait cette femme Spencer n’était pas capable d’observer qu’elle était légèrement déséquilibrée. Elle-même admettait souffrir de « dépression, auto-mutilation, et boulimie ». Une de ses biographes (2) écrit qu’elle était maniaco-dépressive. Une autre (3) l’appelle une « névrosée venimeuse, manipulatrice, férue de médias ». Et nous, le méchant, saluons avec Sacha Guitry « la monarchie tempérée par l’assassinat », ainsi que la sage devise des Windsor, ci-devant Hanovre, ach : « Never complain, never explain » (Ne vous plaignez jamais, ne vous expliquez jamais).
Patrick Gofman
1.- Il est complètement démodé, ce bon Dr Peck qui affirmait, in “Comment vivre avec les femmes et survivre” (Buchet-Chastel, 1962) que « la plupart des mariages, en comptant les coïts à 2 $ la séance et en déduisant les frais, devraient se solder par un bon coup de pied aux fesses. »
2.- Sally B. Smith, Diana in Search of Herself : Portrait of a Troubled Princess”. Times Books, 1999.
3.- Tina Brown, “The Diana Chronicles”, Doubleday, 2007.

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