Oui. C'est ce que proclament – avec une jubilation craintive
et avide – les boutiquiers d'en-face : NPA de Besancenot, Médiapart et
compagnie. « Crise sans précédent du
lambertisme : l'explosion du POI [Parti ouvrier indépendant] est en cours », titre "Nina
Pradier" le 9 juillet 2015 sur le site tendanceclaire.npa.free.fr.
C'est le chantier, quoi ! P. G. |
…Avec cette comparaison : « Même l'exclusion [en 1984] de Stéphane Just, le n° 2 de l'OCI [Organisation communiste
internationaliste], (…) avait frappé
"seulement" 150 militant-e-s (sic)…»
"Nina" oublie qu'en 1986 Monsieur le Camarade
Jean-Christophe Cambadélis avait embarqué environ 500 militants au Parti
"socialiste" ;
anéantissant les "fractions" jeunes et étudiants de la secte
Lambert. Qui ne s'en est jamais remise : une réunion du POI, héritier
dégénéré du lambertisme, c'est désormais le goûter des cheveux blancs.
Mais quel est donc l'événement "sans précédent"
qui soulève l'enthousiasme au NPA, avec l'espoir non dissimulé de ramasser les
morceaux ?
Il est vrai qu'il n'est pas mince : Monsieur le
Camarade Daniel Gluckstein, président à vie débauché de la LCR de Krivine et
promu par Boussel dit Lambert il y a 35 ans (à la fureur muette des vétérans
soumis), vient d'être mis en minorité ! Un tiers seulement de ses quelque 2 000 adeptes soutient son opposition au virage "trade-unioniste"
voulu par la majorité – c'est-à-dire l'adaptation étroite à la seule réussite
du lambertisme, le noyautage, "l'entrisme" dans les syndicats, Force
ouvrière en particulier.
Le conflit bureaucratique est violent, comme toujours dans
la secte. Et il pourrait bien déboucher sur une scission massive… à l'échelle
sectaire.
Mais au NPA on ne peut pas, ne veut pas comprendre que le
trotskisme "à l'agonie" est en fait déjà mort ; qu'il n'était
qu'un appendice du stalinisme, et qu'il l'a suivi dans la tombe.
Le plus probable est donc que nous ayons bientôt un
groupuscule de plus, et plus encore d'impuissance et de dégénérescence dans le
tout petit monde du marxisme dogmatique et opportuniste.
« Tout
ce qui naît est digne de périr », écrivait déjà l'ancêtre Hegel.
Alors c'est Georges Brassens qui montre le sentier lumineux : « Il creusa lui-même sa tombe, \ En faisant
vite, en se cachant, \ Pour ne pas déranger les gens. »
Patrick Gofman
L'auteur
de cet article – trotsko-lambertiste de 1967 à 1979 – est aussi celui d'un
livre, "Le Trotskisme dégénéré". 18 € sur papier aux éditions
Synthèse nationale. 3,92 € en e-book "Kindle" @amazon.fr.
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