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vendredi 20 décembre 2013

La chasuble rose d'Angers



INVITÉ dans le chef-lieu du Maine-et-Loire (49) à présenter mon nouveau chef-d'œuvre, "Le Trotskisme dégénéré", samedi 14 décembre 2013, je n'ai pas été reçu comme un chien dans un  jeu de quilles. Loin de là. Les auditeurs de ma conférence anti-trotskiste furent plusieurs dizaines (au moins deux). Puis comme j'avouais que je n'avais jamais mis les pieds à Angers auparavant, l'on me promena d'abord tout autour des remparts immenses du château, « l'ouvrage d'un peuple et l'habitation d'une armée » (1). Je vis bientôt une autoroute longeant la Maine, cent mètres en contre-bas, et sur l'autre rive un second Angers, où l'on m'avertit que je ne mettrais toujours pas les pieds.
Nous traversâmes la cathédrale, où j'eus la surprise de voir répéter un chœur de cent cinquante personnes, aux ordres d'un Haïtien très noir, chanteur lyrique de son état (et catho tradi pour faire bon poids). Cent mètres plus loin nous nous attablions au "Kent", où un groupe de jeunes incluant une petite-fille de Jean Parvulesco entreprit de me persuader que Nantes appartient à l'Anjou ! (Je présume encore que c'était de l'humour, puisque chacun sait, sauf le maréchal Pétain, que Nantes est à la Bretagne).
La soirée se poursuivit dans une habitation privée de quartier résidentiel. L'on m'y enseigna une quantième recette de mayonnaise infaillible, le champagne fit son apparition avec les jolies filles, et la partie musicale fut assurée par Roger Holeindre, Le Pen (Jean-Marie) et quelques autres de la même tribu, sur l'ordinateur professionnel de l'hôte.
Le lendemain étant un dimanche et mon train n'étant annoncé qu'à 14 h 38, je ne pouvais échapper à la messe en latin. Profonde stupeur, à nouveau : je n'avais jamais vu d'ornements sacerdotaux roses ! La raison en est pourtant simple : « …on peut employer le rose, si les paroisses ont les moyens financiers d’acheter des ornements roses, au troisième dimanche de l'Avent (Gaudete) et au quatrième dimanche de Carême (Laetare). » (2) Nous étions bel et bien au réjouissant 3e dimanche de l'Avent, et je me trouvais pour la première fois dans une paroisse capable de payer une chasuble qui sert deux fois l'an !
Pour toutes ces découvertes, merci Angers, les Angevins, et les « Angevines de poitrine ».

1.- Alexandre Dumas, cité par R. Bodin et B. Deniel-Laurent in "L'Anjou en toutes lettres", éd. Siloë, 2011.
2.- Auteur : François Lugan. 
Copyright : Association Apostolat Sainte Thérèse

1 commentaire:

  1. Vous avez été accueilli par les miens avec chaleur et joie . et tant mieux ! vous avez donc foulé les dalles de la splendide cathédrale saint Maurice où je reçus les eaux baptismales (mais ça on s’en tape !), vous avez admiré ce puissant château que mes yeux ont vu des centaines de fois, parfois blasée, parfois écoutant mon père racontant son histoire, avec intérêt.

    Et vous êtes vous baladé dans les antiques ruelles pleines de charmes, et cette petite cours où l’on passe sous une sorte de voûte en pierre, renfermant aussi des maisons de caractère, non loin de la cathédrale. (Je ne me souviens plus de son nom.). Avez-vous pu aussi admirer la plus vieille maison du premier homme : Adam, et beaucoup d’autres trèsors de notre France bien aimée ? et la place du ralliement (pas pour sa beauté (d’ailleurs, la dernière fois il y avait des travaux), mais pour son souvenir sanglant : la guillotine s’activait cruellement lors de la révolution terroriste versant les rouges semences de la foi des martyrs qui élevèrent leur âme vers l’azur apaisant où Jésus leur ouvrait ses bras divins et amoureux.

    Ah ! et je ne parlerai pas - là ce n’est plus du beau, mais du politiquement incorrect- (pour rigoler un peu) d’une bêtise estudiantine : (Mais je crois que cela concerne l’autre partie d’Angers) : Par une nuit (à 4h du mat’ !) du 21 janvier 1993 (anniversaire du martyr de Louis XVI), je sillonnais la ville armée d’un gros marqueur rouge pour écrire des « vive le roi !», « le roi est mort, vive le roi ! », « la gueuse, on la pendra ! » etc…, et, soudain, dans l’avenue Patton, une voiture de police arriva au loin. Sur un réverbère, tout blanc, tout neuf, j’achevais d’écrire les 2 ou 3 dernières lettres (ne riez pas) et enfourcha mon vélo, tremblante de peur : mais déjà on me tira la selle ! J’étais fichue ! alors, après m’avoir fait répéter ce que j’écrivais - ce que je fis de mon « bon sang qui ne saurait mentir » -, on me semonça disant (avec raison) que je dégradais (moins que les taggers, avais je répondu) la ville, puis on m’emmena au poste . Dans la voiture, l’un de mes « ravisseurs » téléphona et dit : (ne riez pas) « on vous amène une charmante jeune fille qui écrit des « vive le roi » sur les réverbères ». J’ai attendu fort longtemps, puis, on m’a interrogée. Cela dura bien 2h qui m’ont paru fort longues et on m’a relâchée. (mais,chut, il ne faut pas le dire ). Hi!hi !

    La messe de Gaudete, en l’église Notre Dame des Victoires, place Imbach, devait être bien belle et recueillie. La chorale chante très bien. Et, malgré tout, parmi vos prières, en ce lieu saint, puisque le temps n’est plus pour le bon Dieu, prenez en quelques unes pour moi, si vous le voulez bien.

    Il y a encore beaucoup de merveilles en Anjou. Puissiez-vous y revenir un jour !

    Bien à vous.

    La même Angevine

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