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vendredi 4 avril 2014

4 avril 2014 : centenaire de Marguerite Duras


"DURASOIR, Duraille"… les petits noms d’amour ne manquent pas à cette chieuse absolument infernale. Impossible de parcourir seulement sa bibliographie sans dormir. Que signifie, par exemple, "Son nom de Venise dans Calcutta désert" ? Ça vous intéresse de le savoir, vous ? Si c’est le cas, courez renseigner la notice Wikipédia® de ce "film", notice aussi vide que ses salles de projection. Personne n’a eu le courage de commenter la chose depuis 1976 ! Je le comprends, car je me suis égaré, une fois, dans une salle qui donnait Hiroshima mon amour, autre chef-d’œuvre de Duras (réalisé par Alain Resnais). Avant de prendre la fuite, j’ai compté trois spectateurs persistants dont deux endormis.

Et le Chinetoque qui acheta le pucelage de la mémère, quelque part dans le haut Moyen Age, il arrivait à pied par la Chine ? Je blague : elle n’est née qu’en 1914. En Indochine, d’une mère assez rusée pour placer toutes ses économies dans des marécages salés qu’elle prenait pour des rizières. Diplômée de sciences politiques à Paris, Marguerite trouve un emploi de… secrétaire au ministère des Colonies. 

Au printemps 1940, avant même que les Allemands ne soient à Paris, elle (co)signe déjà un chef-d’œuvre, "L’Empire français", bien dans le sens du vent d’alors, et où elle renie son gagne-pain de Saïgon : « On ne peut pas mêler cette race jaune à notre race blanche… » Paris occupé, son mari embauche à la Préfecture de police et elle, au Comité d’organisation du Livre, c’est-à-dire qu’elle gère les attributions de papier aux éditeurs pour le compte des Boches. Formation idéale pour un génie des lettres comme pour une héroïne de la Résistance. Comme telle, l’artiste fricote avec des collabos tel Ramon Fernandez et leur cornac le Sonderführer Gerhard Heller, et couche avec un agent de la Gestapo qui fait arrêter son mari. Déporté à Dachau, il échappera de peu à la mort. Le gestapiste n’y échappe pas, car Marguerite le dénonce à la Libération. Puis elle adhère au Parti communiste. 

Si vous vous demandez encore pourquoi elle ne rechignait pas face au pinard, c’est à désespérer… Hélas, l’alcool tue lentement. Et Mémère se lance dans une interminable carrière littéraire, où « elle paraîtra (…) réécrire sans cesse les mêmes histoires », soupire Wikipédia®. Généralement dans le style de son film L’Homme atlantique : écran noir et sa voix pouacre débagoulant son radotage d’ivrogne.

À soixante-dix ans, elle décroche le prix institué par les Goncourt pour encourager la jeune littérature. Quelques années plus tard, elle est refusée par ses propres éditeurs ! C’est-à-dire que Montéty du Figaro leur a envoyé une de ses daubes en n’y changeant que le titre et les noms des personnages. Gallimard, POL et Minuit sont unanimes à rejeter la prose alcoolique. Elle se venge en soutenant à la télé que « Sartre, il n’a pas écrit », pas plus que Barthes

Brouillée avec l’éditeur Jérôme Lindon et les cinéastes Resnais et Annaud, elle est cruellement pastichée par Rambaud et Burnier, régulièrement bafouée par le critique Angelo Rinaldi, par Jean-Edern Hallier, qui stigmatise sa « littérature Tampax à l’usage des attachées de direction et des divorcées sur la quarantaine », comme par l’humoriste Pierre Desproges, qui la baptise «papesse gâteuse des caniveaux bouchés ». 

Elle disparaît en 1996. Trois ans plus tard, son fils publie une salade posthume de ses textes. Son ami de cœur, le juvénile Yann Andréa, fait interdire la chose en justice. 

Enfin un peu de bon sens ! 
Patrick Gofman 
extrait du "Dictionnaire des Emmerdeuses", Grancher éd., 2012

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