“Tout ça à cause de moi” revient au genre dit “roman épistolaire”,
c’est-à-dire par lettres. Un genre né au XVIIe siècle avec les immortelles
“Lettres d’une religieuse portugaise” (1669) de Gabriel de Guilleragues, genre
qui triomphait au XVIIIe siècle, avec les “Lettres persanes” (1721)
de Montesquieu, “La Nouvelle Héloïse” (1761) de Rousseau, et surtout “Les
Liaisons dangereuses” (1782) de Choderlos de Laclos. Genre démodé, au XXIe
siècle, à coup sûr, où l’on a tout l’air de se moquer du monde en
publiant un ou deux “romans par sms” (Small
Message Service), tandis que La Poste signale l’effondrement de la
correspondance privée. Genre périmé, totalement artificiel ? On peut le
contester, on peut même trouver du naturel, ici, dans les épîtres désespérées d’un
petit groupe d’adolescents découvrant l’amour et aussi la foi marxiste dans les
années 1960, prolongées dans les “70s”… Un temps sans “réseaux
sociaux” où même le téléphone était mal commode et surveillé comme le lait sur
le feu, et plus encore la virginité des jeunes filles.
En couverture :
l’auteur à Escoville (Calvados), au début des années 1990, mari et père,
photographié par l’illustre Edouard Limonov.
© Patrick Gofman 2019 |
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