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mardi 18 janvier 2011

In memoriam : Jean Dutourd

Paris, 18 janvier 2011 — “J’écris pour des gens qui ne sont pas nés”, me confiait Dutourd en 1994, quand j’écrivais sa première biographie. Il avait dit auparavant : “Je veux avoir l’air d’un mort” et aussi : “Ma carrière commencera quand je serai mort.”



Eh bien, bon vent, cher vieux maître. En route pour la gloire, puisque vous venez de partir. Laissez aux pauvres vivants le plaisir mitigé d’entendre Claude Sarraute, sur Europe 1, citer “Au Bon Beurre” et aucun autre titre de Dutourd, qu’elle a pourtant tous reçus, mais “probablement balancés” et très probablement pas lus. Plaisir mitigé d’entendre Erik Orsenna affirmer à la même radio que le défunt “n’était pas du tout un réac de droite” !

Bien sûr, c’était un progressiste de gauche. Et Orsenna n’était pas du tout le laquais emplumé de Mitterrand. Et moi, je ne suis pas plus triste et plus seul que jamais.

Patrick Gofman

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