Pages

jeudi 21 février 2013

La fin du PCF


SURPRISE pour les délégués au XXXVIe congrès du Parti dit communiste dit français, le 7 février 2013 à Aubervilliers (93) : des drapeaux arc-en-ciel (homosexuels – si Jeannette Vermeersch voyait ça…), mais plus de faucille ! Plus de marteau ! Ces beaux outils ont été mis à la casse par la direction, une nuit sans lune, sans consulter personne. Et ça, c'est encore du stalinisme bien sanglant, bien abject…

N'en demandez pas plus. « La fin du PCF » est annoncée dix ans plus tôt (2002-2003) par la revue "Communisme" n° 72/73. Et par quels experts ! Stéphane Courtois, directeur du "Livre noir du communisme" (100 millions de morts), note « l'effondrement communiste » sous l'étiage électoral de 1932. Puis Anicet Le Pors, ancien ministre PCF de la Fonction publique (1981-84), remarque que « le PC ne produit plus aucune idée ». Et se fait hegelien – « Tout ce qui naît est digne de périr » – pour philosopher : « C'est dramatique. Tout ça n'existe plus. Non seulement ça n'existe plus mais il faut que des choses meurent pour que d'autres vivent. »

C'est l'époque où j'ai croisé Le Pors : il arrivait à une réunion souverainiste dans une crypte (!) de Paris XIIIe (où il est né en 1931), et me voyant crier "Le Libre Journal" de Serge de Beketch à la porte, il a tenu à me serrer la main ; à ma vive surprise. C'est aussi l'époque (25 février 2003) où "Le Parisien" affirme que la revue du PCF "Économie et politique" aurait « bénéficié de rentrées douteuses en  1990 et 1991 » (240 000 € versés par de grandes entreprises publiques) en règlement de « factures fictives ».

Ben quoi ? L'or de Moscou s'est tari. Le PCF n'est plus communiste, mais demeure un parti de larbins. Les pourboires de grandes entreprises, publiques et privées, lui sont indispensables. Les petits cadeaux de Lagardère, marchand de canons, ne sont pas dédaignés. Dès 2001, 20 % du capital de "l'Humanité" sont aux mains du Capital. C'est l'année où je me vois expulsé violemment de la fête de "l'Huma", dans la compagnie honorifique de Louis Dalmas et "Balkans-infos", pour faire place au patronat (Medef) et à… Coca-Cola !

Le 23 mai 2001, j'explique dans "Minute" « Pourquoi et comment, sans le savoir, vous renflouez "l'Huma" ». Oui, vous : vous la financez en tant que contribuable, quand l'État lui remet une dette de 13 millions de francs (MF). Si vous avez un livret de Caisse d'épargne (5 MF), si vous êtes actionnaire de TF1 (8 MF) ou Hachette (8 MF), vous serez heureux de savoir que ces entreprises, sans vous consulter, confient vos picaillons aux… pourfendeurs du capitalisme ?

Aux nouveaux laquais du capitalisme, bien sûr ! Leur employeur soviétique les a licenciés de fait en décédant, et ils ont couru à la botte du Capital. À sa table de bridge, ils sont le mort.


PATRICK GOFMAN

2 commentaires:

  1. il y en a au CAC40 et ailleurs qui ne veulent pas que le parti creve tout de suite, il est donc sous perfusion du capital apatride, ce dernier appelle aussi a voter a gauche aux elections legislatives italiennes

    RépondreSupprimer
  2. La perfusion tient mais est très affaiblie par les conflits internes, comme tout le monde se rue sur les miettes, ça cause un bordel monstre. Rien qu'à voir les coulisses du conflit Presstalis, et les connexions de cette officine avec L'Huma et son directeur Le Hyaric, qui a sur ordre, décidé de leur couper la tête quand le CAC 40 est entré dans le capital. Grassement rétribué par cet actionnaire, l'Huma et ses officines-tampons qui alimentent la Place du Colonel Fabien, maintiennent pour le moment la tête de leurs ex-camarades sous l'eau, mais ça pétera forcément au moment des prochains scrutins électoraux.
    Quand Presstalis et le Comité des Oeuvres Sociales de la mairie de Montreuil seront jetés aux lions, ce sera je l'espère le début de la débandade et des papiers compromettants qui se retrouveront sous plis anonymes dans les rédactions un de ces 4 matins.

    RépondreSupprimer