EN DÉPIT de l’usage, toujours plus fréquent, pour les
royautés essoufflées, d’épouser des roturières, Lady Diana Spencer est née dans une
excellente famille : son père était le 8e
comte Spencer, allié aux familles royales britanniques depuis plus de 500 ans, sa mère était fille du 4e baron Fermoy.
Ses parents n’en ont pas moins divorcé quand elle
avait sept ans. Sa mère avait une liaison extra-conjugale, et son père a obtenu
la garde des enfants.
Les études de la jeune aristocrate n’ont pas révélé
une cervelle d’élite. Bien que confiée à des institutions pour privilégiés, en
Angleterre et en Suisse, et certainement pas notée avec trop de sévérité, elle
échoue deux fois à ses “O-levels” (brevet
des collèges) ! Du moins pianote-t-elle gentiment, et rêve-t-elle en vain
(trop grande) d’être ballerine.
Pour son 18e anniversaire, la pauvre chérie
reçoit… un grand appartement à Earls Court, quartier très central de Londres.
Mais…
“ Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ?” Elle prend des cours de
cuisine. Nouvel échec ! Après divers jobs ancillaires, la voici employée
dans une crèche (garderie pour nourrissons), mais seulement comme assistante.
Franchement, on a l’impression que le mariage était pour elle une urgence
absolue, et qu’elle aurait peut-être dû s’y comporter avec un peu plus
d’humilité… Sans parler d’introduire son long nez dans la politique de l’empire
Britannique !
Charles, prince de Galles, connaissait Diana depuis des années, pour avoir courtisé sa sœur aînée, Sarah. Pressé de se
marier, à 30 ans passés, il se déclare le 6 février 1981. C’est officiel le 24.
Une bague à 30 000 £ atterrit au doigt de la jeune personne.
Elle devient à 20 ans princesse de Galles, le 29 juillet 1981, en la cathédrale
Saint-Paul. 750 millions de témoins pour ce « mariage
de conte de fées ». Détail qui deviendra intéressant avec le temps et
les événements : Diana élude la promesse traditionnelle d’obéissance à son
mari, au cours de la cérémonie.
15 septembre 1984 : elle met au monde le prince
Henry, dit “Harry”.
Elle est réputée bonne mère. Elle remplit également
ses devoirs de princesse de Galles, patronant moult charités, écoles et
hôpitaux. Mais bientôt surgissent les problèmes conjugaux. Dès 1986 c’est
l’adultère avec le palefrenier James Hewitt ; un ivrogne qui serait arrêté
en juillet 2004 avec 36 grammes de cocaïne sur lui. De son côté Charles renoue
avec une femme mariée, Camilla Parker-Bowles.
En août 1992 la brouille devient publique, par un
livre : “Diana: Her True Story”,
d’Andrew Morton, vraisemblablement inspiré par la princesse. Les scandales se
succèdent ensuite en cascade, d’enregistrement téléphonique crapoteux en
interview geignarde.
En décembre 1992, il revient au Premier ministre
britannique d’annoncer la « séparation
amiable » du couple de Galles. Un an après, Diana proclame se retirer
de la vie publique ! Plaisant programme, pour la femme la plus
photographiée du monde. A la BBC le 20 novembre 1995, elle déclare être
rescapée d’un ménage à trois (avec Camilla Parker-Bowles), conteste les
capacités de Charles à régner, et se couronne elle-même « Reine des Cœurs du Peuple ». Peu après, elle accuse une
baby-sitter de ses fils d’avoir avorté d’un enfant de Charles. Ecœuré, son
propre secrétaire démissionne.
A la suite de ce déballage, la reine Elizabeth II,
chef de l’Église d’Angleterre, suggère elle-même, publiquement, le 20 déc. 1995, un divorce d’urgence. La chose est finalisée le 28 août 1996, après 8
mois d’âpres négociations. La “Reine de Cœur” encaisse 17 millions de
livres sterling (1) ; conserve l’appartement conjugal au palais de
Kensington ; et s’engage à tenir sa langue. En privé, elle aurait fait
entendre au prince consort Philip qu’elle était plus noble que lui.
“The Gay
Divorcee”
s’empresse de mener une vie joyeuse et colorée. Auprès du Pakistanais Hasnat
Khan, puis de l’Egyptien Dodi Al-Fayed, à partir de juin 1997. Elle aurait
elle-même tuyauté la presse de caniveau pour être photographiée dans des
postures hardies sur le yacht de son quantième fiancé.
Deux mois plus tard, c’est le crash mortel de sa Mercedes dans le tunnel parisien de l’Alma. Les
enquêtes française et britannique concluent à la responsabilité de son chauffeur
ivre. Pour Mohamed, père de son fiancé mort aussi dans l’accident, c’est une
exécution du service secret britannique MI6, pour “effacer” une créature grosse
d’un musulman, qui allait nantir un prochain roi d’Angleterre d’un demi-frère
arabe !
La populace qui idolâtrait cette femme
Spencer n’était pas capable d’observer qu’elle était légèrement déséquilibrée.
Elle-même admettait souffrir de « dépression,
auto-mutilation, et boulimie ». Une de ses biographes (2) écrit
qu’elle était maniaco-dépressive. Une autre (3) l’appelle une « névrosée venimeuse, manipulatrice,
férue de médias ». Et nous, le méchant, saluons avec Sacha Guitry « la monarchie tempérée par
l’assassinat », ainsi que la sage devise des Windsor, ci-devant
Hanovre, ach : « Never
complain, never explain » (Ne vous plaignez jamais, ne vous expliquez
jamais).
1.- Il est complètement démodé, ce bon Dr
Peck qui affirmait, in “Comment vivre avec les femmes et survivre”
(Buchet-Chastel, 1962) que « la
plupart des mariages, en comptant les coïts à 2 $ la séance et en
déduisant les frais, devraient se solder par un bon coup de pied aux
fesses. »
2.- Sally B. Smith, “Diana in Search of
Herself : Portrait of a Troubled Princess”. Times Books, 1999.
3.- Tina Brown, “The Diana Chronicles”, Doubleday, 2007.
Extrait du "Dictionnaire des Emmerdeuses" de Patrick Gofman,
Grancher éd., mai 2012. 15,20 € @ amazon
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