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dimanche 22 septembre 2013

L'Amérique larmoie sur "Le Majordome" au cinéma, mais dans la réalité…


…le trust US Hyatt exploite férocement ses femmes de chambre noires

LE PALACE "Park Hyatt Paris Vendôme" (rue de la Paix, Paris IIe) demande 950 à 16 000 € la nuitée à chacun de ses clients. Les salaires de ses employés ne sont pas en proportion. Leur mode de vie, encore moins : doubles journées non payées 6 ou 7 jours d'affilée, caméras dans tous les coins…

Ce régime, c'est celui, "privilégié", des 225 employés permanents. C'est bien plus dur pour les 40 femmes de chambre intérimaires : 20 minutes chronométrées pour nettoyer une porcherie, seule (alors que l'usage est de travailler à deux, ne serait-ce que pour décourager les DSK).

Il n'y a donc guère que "L'Humanité" (20/9) pour être « surprise » par la révolte des esclaves du trust US Hyatt. Révolte d'autant moins surprenante qu'elle ravageait, pas plus loin que le mois dernier, "Hyatt Montréal" au Canada, et, l'an dernier, à Paris, le Crillon saoudien comme le Ritz de Mohamed Al Fayed !

Plutôt que surprise, la direction de Hyatt Paris préfère la jouer hypocrite. Aux femmes de chambre qui revendiquent leur titularisation, elle lance : « Park Hyatt Paris Vendôme n'est aucunement partie prenante au conflit en cours entre le prestataire [France Services] et ses salariés » !

Attention ! répondent les exploitées : ceci n'est qu'une grève d'avertissement. Car le 23 septembre s'ouvre la "Fashion Week", au gros chiffre d'affaires pour l'hôtellerie parisienne. Et déjà quelques employés titulaires nous rejoignent…

« La lutte des classes, c'est ici », proclamait vendredi (20/9) une pancarte agitée dans un défilé bruyant et coloré, au beau milieu du quartier du luxe. "Le mort saisit le vif" et le marxisme le plus orthodoxe pond ses œufs dans la charogne anarcho-libérale. 
Patrick Gofman

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