Le lycée Carnot (Paris 17e) en l'occurrence, le 4 juillet prochain, accueille un concours de mannequins mineurs de la sulfureuse agence "Elite". Et "Le Parisien" qui annonce ça comme une élection de rosières ! Si votre fille veut s'enrôler dans ce bordel, invitez-la à taper "Agence Elite scandales" sur Google :
480 000 réponses. Ou faites-lui lire l'histoire de Gia Carangi (photo) comme je l'ai résumée dans le "Dictionnaire des Emmerdeuses" (Éd. Grancher, mai 2012) :
480 000 réponses. Ou faites-lui lire l'histoire de Gia Carangi (photo) comme je l'ai résumée dans le "Dictionnaire des Emmerdeuses" (Éd. Grancher, mai 2012) :
UN petit spectre timide et triste
vient parfois me hanter, délaissant Manhattan, où on l’aperçoit encore via le
www, en images grises, vagues et floues. Une crinière d’Italienne, un
imperméable Burberry : elle passe, tête basse, livide, devant les néons
criards de la ville qui ne dort jamais. Comme elle.
Gia Carangi (1960-1986) est partie
de Philadelphie (Pennsylvanie, USA) à 17 ans pour foutre sa vie en l’air, très
haut, à New York. Elle est rentrée à Philadelphie pour y mourir, à
26 ans.
Sa mère, véritable dragon, avait
fait un enfer de son foyer, avant de l’abandonner. Gia est une jolie fille.
Deux heures et demie (minimum) de maquillage plus tard, c’est une femme très
belle. Elle fait la couverture de “Vogue” plusieurs fois, et souvent celle de
“Cosmopolitan”. A 18 ans, c’est le mannequin le plus éminent du monde. « Est-ce qu’au moins, ça fait la
cuisine, \ Les couvertures de magazine ? » demandait le chanteur
Gilbert Bécaud. Hélas, non. Gia serait aujourd’hui une grand-mère heureuse, si
après les grimaces devant l’objectif elle avait couru brûler le dîner (fessée)
d’un brave chauffeur routier. Mais elle est homosexuelle, et si l’on encourt
aujourd’hui la prison à insinuer que ce n’est ni un indice ni un facteur
d’équilibre, il faut tout de même bien constater que cette petite fille traîne
la nuit à la recherche d’une proie, comme un mec, et souvent échoue dans ce
bordel infâme que fut le Club 54. Au balcon (de cet ancien théâtre), baisodrome
où faire les passes qui paieront la drogue distribuée dans la cave, au “carré VIP”.
Ouverte en 1977, cette caverne de brigands fut fermée par la police dès 1979.
Trop tard pour Gia, accrochée à la cocaïne et, pire, à l’héroïne.
En 1980 (elle a 20 ans), déjà sa
carrière chancelle. Caprices, absences, retards, crises de nerfs… Son agent la
vide. Les cures de désintoxication succèdent aux rechutes. Avril 1982, un
photographe bienveillant lui offre sa dernière couverture de magazine, puis
elle disparaît. Dans les bas-fonds. Atlantic City. Elle y connaît une
prostitution moins payée qu’au Club 54, viol, pneumonie, et finalement
Sida. Elle en meurt défigurée en 1986. Personne du beau monde de la mode à ses
funérailles.
P. Gofman
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire